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Exposition Hélène Legrand

Du 23.09.2022 jusqu'au 02.10.2022

Exposition La Maison André Derain accueille Hélène Legrand – Peintures
du 23 septembre au 02 octobre 2022
de 11h à 19h, en présence de l'artiste
Maison Derain – 64 grande rue à Chambourcy

Interview d’Hélène Legrand :

Vous exposez à partir du 22 septembre dans les murs de la maison Derain, là où vécu ce grand Peintre du XXème siècle.

Une fierté ?

Oui, bien sûr. C’est un honneur et une grande joie de pouvoir montrer mon travail dans un pareil écrin. L’ âme du Maitre y règne encore. Votre peinture en apparence reprend une démarche traditionnelle mais c’est pour l ‘habiter autrement.

Quel fût votre parcours d’études ?

J‘ai eu la chance d‘apprendre enfant avec mon père qui peignait. J’ai grandi dans les odeurs de térébenthine et du tabac de pipe mêlées. Peindre, dessiner, y consacrer ma vie, fût très tôt pour moi une évidence. Voulant enseigner en même temps, j‘ai suivi un cursus de doctorat en arts plastiques à la Sorbonne et l’ école d’ art MARTINOT, très au fait des cultures asiatiques…. L’ école des Beaux-Arts n’enseignant déjà plus les bases indispensables au métier de peintre. La qualité de votre enseignement attire nombre « d ‘apprentis » .

Certains viennent même de très loin pour en bénéficier ?

Oui, en effet la transmission du métier est de première importance. A ce titre, le mot « apprenti » convient tout à fait au sérieux qu’exige l’enseignement de la peinture. APPRENDRE à pratiquer une DISCIPLINE artistique, c’est ce que des personnes de tous âges viennent chercher dans mon école. Transmettre ainsi est une démarche qui se perd. Depuis toujours, je lutte contre cette perte .

N’est-ce pas un peu trop « rigoureux » ?

Trop ? Bien sûr que non. On peut étudier dans la joie et la bonne humeur . C‘est ainsi qu‘il en fût toujours dans les ateliers que dirigeaient les peintres . La peinture est un métier et ce métier ne doit pas se perdre. Je suis d’ailleurs très fière d’avoir pu former nombre d’enseignants dans la région.

La peinture et la transmission de ses techniques et de son histoire sont donc, pour vous, les deux faces d ‘une même médaille ?

Je dirais que les deux fonctionnent comme une respiration. On emplit ses poumons puis on souffle. Seule dans mon atelier, je suis peintre et chercheur à la fois. J ‘aime à explorer de nouvelles techniques, me remplir de trouvailles, me nourrir d ‘informations. Et puis l’enseignement me permet de donner, de transmettre. Pour moi, ce rythme est vital. Vos peintures s’exposent dans de nombreux pays d’ Europe du nord et votre chemin vous mène dans les murs de la maison Derain.

Qu’est-ce qui vous rapproche du maître de Chambourcy ?

Derain, passée sa magistrale période fauve, va quitter les sentiers avant-gardistes « et parcourir en solitaire une carrière de « traditionaliste révolutionnaire » en quelque sorte. Sans céder aux modes, il a su, toute sa vie durant, interroger la tradition léguée par les grands maîtres de la peinture, se renouvelant sans cesse. Pourtant pétri de doutes, il ne fût jamais prisonnier d’une formule plastique rassurante . Il a très vite vu le danger de la « déconstruction" qui préside au XXème siècle, à commencer par le mouvement cubiste qu’il qualifiait « d ‘idiotie » ! Il avait manifestement un franc parlé ! Je me sens très proche de ce type d ‘aventure !

Vous n'aimez donc pas les formules ?

Je comprends tout à fait que l'on adopte une formule et la répète à l ‘envie. Mais pour moi et pour beaucoup je pense, la véritable peinture n‘est jamais de l ‘ordre de la posture ou de la recette .Tout y est viscéral , profond , essentiel , encore plus dans notre époque de zapping . Votre exigence vous a menée à tenter d ‘ intégrer le corps des Peintres Officiels de la Marine . Vous y parvenez en 2018…. Oui, de souche « finistèroise » , je me sens naturellement en intimité avec la mer. La peinture de marine s ‘incorpore à merveille dans l ‘ADN de ma recherche : donner à voir la puissante palpitation du vivant et sa fragilité. Dire, du bout de mes pinceaux, à quel point nous devons prendre soin de toute cette beauté comme mise à disposition.

Seules 6 femmes portent le titre de Peintre Officiel de la Marine et vous êtes 45 ?

Oui , et je vous remercie de le souligner. Ce corps resté très prestigieux, fût créé en 1830 et les femmes ne purent prétendre à ce titre qu‘à partir de 1994. Mais pour cela il a fallu que les femmes puissent être acceptées sur les navires ce qui n'était pas le cas avant 1983 ! Aujourd’hui, tous les peintres officiels de la marine sont invités à travailler sur les navires de notre flotte pour y raconter en dessin ou en peinture la vie à bord et en escale. 

Vos œuvres seront aux cimaises de la maison Derain dès le 22 septembre pour 15 jours, y présenterez-vous différentes facettes de votre travail ?

Oui, le lieu s’y prêtre à merveille. C’est une grande chance de pouvoir exposer dans un tel environnement et d’avoir l’opportunité de « mettre en regard » mes toiles à celle d’André Derain. Je tiens à remercier votre Maire, Pierre Morange pour son accueil si chaleureusement enthousiaste ainsi que son équipe chargée de la culture pour son savoir-faire. C. S